Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monseigneur, despuis l’advis du partement de Messine
2du sieur don Jean d’Austria pour aller en Levant sellon
3le commandement du roy Philippe, havons hier heu par
4lettres de Genes que le VIe de ce moys, arrivarent
5audit lieu de Genes le duc de Sessa et le sieur
6Sanzir de Leva venant d’Espaigne avecques
7huict gallères pourtant 600 000 escus touts en realles,
8desquels une partie ha été laissée à Genes
9pour faire tenir par lettres de change en Flandres ;
10l’aultre partie ha esté pourtée avecques
11eux en Levant, où ilz sont allés pour se joindre
12à l’armée de la Lighe. Il s’entend que le Turq a
13faict sortir de ses montaignes ses peuples de la Morée,
14doubtant d’eux, donnant le gast à tout ce qui ne
15s’est peu enlever du païs bas, et que pendant
16que l’armée de la Lighe n’a esté ensemble, qu’il
17ha faict faire plusieurs coursses et prins envyron
18de 25 000 âmes sur les païs des Venitiens, desquelz
19nous n’entendons aulcung progrès qu’ilz ayent faict ceste
20année. On discourt diversement en Italie de
21l’embarquement du sieur Strozzi et
22[v°] en attend-l’on quelque chose grande et inopinée,
23sans se resouldre à aulcune certeineté ; touts
24noz voicins ont beaucoup [remis] de la solicitude
25et diligence qu’ilz avoyent à fortifier et munir
26leurs places. Attendant aultres nouvelles plus certeines
27que vous puisse escrire, et après vous avoir presenté
28mes très humbles recommandations, je prierey le Createur,
29Monseigneur, vous donner en toutte prosperité
30longue vie. De Saluces, ce XVe aoust 72.
31Votre très humble et affectioné
32serviteur
33M. Bovier